LES ALCHIMISTES DE LA FINANCE BANCAIRE, par François Leclerc

Billet invité

Tirant la leçon qu’elles avaient pris trop de risques, les alchimistes de la finance s’ingénient à ce que les banques en soient dorénavant prémunies. Non pas en les empêchant d’en prendre, mais en le faisant supporter par d’autres.

La réanimation du marché européen des Asset-Backed Securities (ABS) en fournit l’occasion rêvée. Il est annoncé que la BCE et la Banque d’Angleterre joindront leurs forces pour venir en renfort de celles de la Commission, à l’occasion de la tenue de la réunion annuelle du FMI à Washington de cette semaine. La relance de la titrisation pourrait s’appuyer sur une … Lire la suite

Mégabanques et risque systémique : LES PARENTS BOIVENT, LES ENFANTS TRINQUENT ! par François Leclerc

Billet invité.

Ne faisant plus scandale à force de se prolonger et se répéter, les enquêtes, poursuites et condamnations des mégabanques à propos de leurs manipulations du Libor ou sur les marchés des devises et de l’or se succèdent dans l’actualité. Les régulateurs des grandes places financières sont sur la brèche, le FBI et le ministre de la Justice américain s’en mêlent dans le cas du trading à haute fréquence, des traders sont suspendus ou tombent, les notables sont épargnés. Le monde financier serait-il fait de tricheries systématiques dont les mégabanques seraient les comparses ? On ne peut se résoudre … Lire la suite

LE MONDE DU SILENCE, par François Leclerc

Billet invité

Un projet de loi portant sur le secret des affaires est élaboré en catimini à Paris, transposant une directive européenne ayant le même objet, sans même attendre son adoption. Pourquoi une telle urgence ? Martine Orange analyse dans Médiapart la teneur inquiétante de la directive et s’inquiète du secret qui entoure la préparation du texte français.

On retiendra particulièrement le flou qui entoure la définition du secret des affaires (et donc de la définition de l’infraction qui en découle), toute activité économique pouvant aisément en relever, et la description de ce qui est entendu par la publication ou … Lire la suite

Le monde de la finance : DERRIÈRE LE RIDEAU, par François Leclerc

Billet invité.

En matière financière, il n’est pas spécialement conseillé de prendre pour argent comptant ce qui est livré sur la place publique. Comme si l’opacité était consubstantielle à cette activité et que c’est sous le comptoir que se réalisaient les vraies affaires et que les intentions réelles n’étaient pas toujours celles qui sont proclamées. Allons-y voir un peu.

Eurostat vient de révéler que le taux d’inflation en zone euro continue de baisser, établi à 0,5% en mars contre 0,7% le mois précédent et 1,7% il y a un an. Que va bien pouvoir décider jeudi prochain le Conseil des … Lire la suite

APRÈS LES ICONOCLASTES, LES HÉTÉRODOXES ! par François Leclerc

Billet invité

Le sacro-saint seuil du déficit de 3 % du budget va-t-il être respecté par ceux qui se situaient déjà en-dessous ? La question se pose clairement en Italie, où il n’est déjà plus question de diminuer comme prévu ce ratio de circonstance érigé en principe. Ce pourrait également être le cas cette année en Autriche, où le gouvernement va renflouer la banque Hypo Alpe Adria. S’ils en viennent à fouler aux pieds leurs propres principes !

On comprend mieux alors la chasse aux rentrées fiscales entreprise par des gouvernements à la recherche de marges de manœuvre budgétaires, dont … Lire la suite

UN COÛT DU CAPITAL PAS DANS NOS MOYENS, par François Leclerc

Billet invité.

L’affaire est entendue : le coût du travail doit être diminué afin de renouer avec la compétitivité. Sur son blog d’Alternatives économiques, Christian Chavagneux aboutit a une constatation qui vient déranger cette évidence : après étude des comptes des entreprises de l’indice CAC 40, le montant des dividendes distribués aux actionnaires a augmenté de 6 % en 2013, alors que leurs bénéfices ont chuté de 8 %. D’un montant de 39 milliards d’euros, ces dividendes représentent un peu plus de 80 % des bénéfices et expriment un coût faisant partie d’une sorte de domaine réservé : celui … Lire la suite

LA MALÉDICTION DE LA DETTE, par François Leclerc

Billet invité.

Allons à l’essentiel : la dette mondiale est passée de 40.000 milliards de dollars en 2000 à 100.000 milliards à mi-2013, selon la Banque des règlements internationaux (BRI). Ces énormes montants représentent l’addition de la dette obligataire des États, des entreprises et des établissements financières, hors dette des particuliers.

Le montant intermédiaire de 2007 – 70.000 milliards de dollars – permet de mieux distinguer les causes de cette énorme progression, comme si l’endettement à outrance avait dans un premier temps été à la source de la croissance enregistrée avant le démarrage de la crise, pour ensuite être la … Lire la suite

La saga des banques : AU ROYAUME DES MANIPULATEURS, par François Leclerc

Billet invité.

La saga des banques est un succès qui ne se dément pas et dont les épisodes ne lassent pas, bien que la cause soit entendue. Non sans conséquences, à en croire les résultats d’une étude mondiale effectuée par Ernst & Young dans 43 pays auprès de 32.642 clients de banques de détail, interrogés entre juillet et octobre 2013. Il en ressort parmi une multitude d’enseignements que seuls 32% des Européens interrogés font « complément confiance » à leur banque.

L’actualité éclaire peut-être les motivations des autres deux tiers d’entre eux, risquant d’en accroître encore la proportion. On a … Lire la suite

APRÈS LA GRANDE PERDITION, LE GRAND ÉCART, par François Leclerc

Billet invité.

L’accentuation des inégalités n’est pas tenable. Larry Summers, candidat recalé à la présidence de la Fed, artisan de la dérégulation financière américaine sous Bill Clinton et ex-chef du Conseil économique de Barack Obama, rejoint à son tour, mais à sa manière, les rangs de ceux qui en sont convaincus.

« Il y a une génération, la croissance globale de l’économie pouvait être présentée comme ayant une influence déterminante sur la croissance des revenus de la classe moyenne et la réduction de la pauvreté. Une telle affirmation n’est plus plausible », écrit-il le 16 février dans le Financial Times. … Lire la suite

La séparation des activité bancaires : Barnier-Noyer = 0-0, par François Leclerc

Billet invité.

La confusion bat son plein à propos du projet de séparation des activités bancaires de la Commission européenne, alimentée cette fois-ci par la tribune dans Le Monde de Christian Noyer daté de jeudi, le gouverneur de la Banque de France, qui réitère son opposition à celle-ci, et par Michel Barnier qui la défend dans une autre tribune parue dans Les Échos du même jour, sous le titre « Rétablir les faits » (comme s’ils étaient déformés). Le premier lève comme a l’accoutumée l’étendard de la banque universelle, cher notamment aux banques françaises, et fait valoir que les … Lire la suite